PARIS (75)
culture
retail
bar-restaurant
EXPOSITION
CONFÉRENCES
CONSTRUCTION NEUVE
LIVRAISON 2017
LA GUIGUETTE NUMÉRIQUE EP7
UN LIEU POLYVALENT DE DÉTENTE ET DE FESTIVITÉ
La ville de Paris a confié en 2012 au Point Ephémère – structure qui conçoit des établissements à vocation artistique et des lieux reconnus de la vie nocturne parisienne – la tâche d’animer culturellement le nouveau quartier de la BNF, en exploitant un lieu de restauration dédié à la musique, juste en face du cinéma MK2. Nous avons été très sensible à cette volonté de créer un lieu singulier, un « bâtiment totem » capable d’attirer tous les parisiens et d’assurer une vie heureuse après le temps des bureaux. Le programme demandait un projet innovant, attirant de nouveaux arrivants, respectant les dernières technologies en matière de développement durable, et l’édifice était souhaité comme un médium de diffusion d’informations. Après un premier concours infructueux auquel j’ai participé la SEMAPA, structure propriétaire de la charge foncière du site et suite à quelques changements, a relancé un deuxième concours, que j’ai remporté cette fois en 2015.
« Cette façade numérique est un lieu d’expression artistique au-delà des murs. »
Frédérique Taube, du Point Ephémère
Mais, finalement, nous nous sommes confrontés à diverses impossibilités et contraintes, de poids, de coûts de budgets, de règlementation, et surtout une question de stock manquant, puisque les fameux displays ne se trouvaient plus alors en quantité suffisante pour couvrir environ 200 m². Nous avons donc changé d’orientation en nous limitant à une façade principale et novatrice sur l’avenue de France, intégrant des écrans à technologies LED les plus récentes.
Cette option nous a permis une autre flexibilité en termes de potentialité de communication, puisque cette présentation de cadres numériques offre la possibilité d’expressions digitales et d’expérimentations artistiques. Les volumes de couleur noire semblent ainsi s’accumuler de manière « constructiviste » les uns sur les autres. Sur la façade principale, ils forment une surface discontinue de douze écrans, pouvant fonctionner ensemble ou séparément. Cela a été aussi l’occasion, par cette présence forte, de récréer ici l’intériorité d’une place parisienne, située partiellement au-dessus des voies ferrées, encadrée par deux bâtiments de logements de huit et dix étages, et qui porte désormais le nom du peintre Jean-Michel Basquiat.
Sur les trois autres faces de l’EP7 nous avons prolongé l’illusion avec des maillages de panneaux éteints permettant de camoufler les éléments techniques (notamment tous les dispositifs de ventilation qui gênent en toiture les logements alentour).
« Les fonctions s’adossent les unes contre les autres, sans rupture, au cœur d’une enceinte facilitant les mouvements des usagers »
UN BÂTIMENT SIMPLE ET FLEXIBLE, À ECHELLE HUMAINE
Pour que ce lieu fonctionne nous lui avons offert une réelle possibilité d’adaptation, de transformation, d’évolution. L’adéquation entre le programme et la limitation des charges nous impose la réalisation de structures métallique légères. Ce type de construction permet une grande souplesse pour les ouvertures de façades et une performance mécanique importante, nécessaire à la réalisation de grand espace libre de tout porteur. Ainsi, nous avons réalisé trois plateformes superposées de tailles équivalentes de 80m² environ, vides de tout obstacle, dans le gabarit des 12m autorisés. Soit une superficie totalement optimisée.
Le fonctionnement économique d’EP7 se fonde sur les revenus générés par ses activités, mais aussi et surtout, sur la privatisation de ses espaces, pour des réunions de copropriété, des bureaux, des ateliers couture, des cours de yoga… d’où la nécessité d’une architecture polyvalente et flexible. Grâce à deux cages d’escalier situées de part et d’autre de l’immeuble, les trois niveaux fonctionnent de manière totalement indépendante.
Ces cages d’escalier jouent aussi le rôle d’espaces tampons vis-à-vis des logements voisins. Au rez-de-chaussée, un système de cloisons acoustiques mobiles permet au café de devenir boîte de nuit la nuit tombée. Pour épargner le voisinage des nuisances sonores nous avons intercalé une terrasse traversante accessible, non pas au dernier niveau, mais entre le café-concert du RDC et le restaurant panoramique au R+2. Elle est bien entendu à l’air libre, cadrée par les deux blocs de services positionnés latéralement. Pour atténuer les bruits émis depuis cette terrasse, des panneaux acoustiques sont positionnés perpendiculairement à la façade. Ainsi l’ambiance générale reste feutrée.
« Il s’agit d’une formule inédite : un double mur en béton avec isolant intercalé. »
UN SOIN PARTICULIER À L’ACOUSTIQUE
Le bâtiment est irréprochable en ce qui concerne son isolement sonore. Rappelons que le bruit est la souffrance que subissent le plus les parisiens. Beaucoup d’établissements nocturnes et festifs sont sujet à des plaintes et des actions judiciaires qui, au final, pénalisent l’attractivité de notre capitale. La question acoustique était donc primordiale sur ce projet. Nous positionnons latéralement les circulations verticales, les sas, le vestiaire, la cuisine, le bureau et les autres espaces accessoires afin de servir d’écrans acoustiques entre les espaces accessibles au public et les futurs logements.
Les entrées et sorties de l’équipement se font par le biais de quatre sas. Les bruits restent contenus à l’intérieur. La salle du RDC où se tiennent des événements musicaux, dispose de parois fixes vitrées doublées et pleines, permettant la continuité des isolements. La correction acoustique permet d’obtenir une ambiance feutrée, elle est caractérisée par un temps de réverbération faible. Elle est propice à la restitution de la musique amplifiée et limite l’amplification de la parole des clients (effet cocktail party). Les matériaux utilisés en ce sens comprennent de la fibre de bois compressé sur matelas de laine minérale, du bois perforé, de la tôle perforé… Les bruits d’équipements comme ceux de la ventilation sont atténués. Grâce à cette limitation générale du niveau sonore nous connaissons une bonne intégration du Point Ephémère dans son environnement.
Avec ce projet de guinguette numérique EP7 nous avons véritablement créé « un lieu singulier et créatif », unique en son genre, un totem culturel au cœur d’un quartier en devenir.
Lieu
paris (75)
Maître d’ouvrage
semapa-ville de paris
Financeurs
ville de paris, le point ephémère
Exploitant
usine éphémère
Architecte
FARIDAZIB Architects
Chef de projet
camille saint-paul
Assistants
dhouha hamdi
Acoustique / scénographie :
LTE SAT
Économie
wor
Conseil façade led
by volta
Structure
evp
Fluides, SSI
wor
Contrôle technique
btp consultants
ssi
batiss
CSPS
degouy
Photographe
david boureau
Surface
500 m²
Coût
2.2 M²
Concours
Lauréat 2014
Livraison
Juin 2017
entreprise générale
leon grosse